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Libération

Moscou en faiseur de paix. Hostile à une intervention en Irak, la Russie est prête à ternir ses relations avec Washington pour s'y opposer.

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publié le 14 février 1998 à 19h19

Moscou, de notre correspondante.

En choisissant de hausser le ton lors de la visite du secrétaire américain à la Défense, Moscou aura levé les derniers doutes sur sa fermeté dans la crise irakienne: hostile à une intervention militaire, il ne variera pas. La Russie entend faire son grand retour sur la scène internationale. Et, dans son rôle de faiseur de paix, elle estime n'avoir rien à perdre, quitte à risquer de ternir ses relations avec les Etats-Unis.

«Après toutes ses reculades, notamment sur la question de l'élargissement de l'Otan à l'Est, la Russie cherchait une occasion pour redevenir un pays qui compte, explique un expert occidental, or, au Proche-Orient, les Américains décident; en ex-Yougoslavie, les Serbes ne lui ont guère été reconnaissants. L'Irak lui a fourni ce levier.»

Dès la première crise, en novembre, provoquée par l'expulsion des experts américains de l'Unscom (la commission de l'ONU chargée du désarmement en Irak), les Russes prennent la tête de la médiation. Malgré toutes ses imprécisions, le compromis alors élaboré leur permet de marquer un point. Pour la première fois depuis bien longtemps, Moscou apparaît comme un acteur incontournable.

La crise actuelle est, pour les Russes, autrement plus difficile à gérer. Entre la détermination américaine et l'entêtement irakien, leur marge de manoeuvre est étroite. S'ils paraissent trop pro-irakiens et entérinent une solution inacceptable pour les autres membres permanents du Conseil de sécurité, ils se discrédi