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Libération

Tshisekedi relégué par Kabila. L'opposant a enfreint l'interdiction des partis politiques.

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publié le 14 février 1998 à 19h19

Kinshasa, envoyé spécial.

L'opposant historique à l'ancien régime du maréchal-président Mobutu a été «relégué» hier dans son village natal, à près de mille kilomètres de la capitale, par le nouveau pouvoir de Laurent-Désiré Kabila. Arrêté jeudi soir à son domicile à Kinshasa par une vingtaine de soldats armés, Etienne Tshisekedi, le premier à avoir bravé le régime du parti unique du temps de Mobutu, a été frappé de cette «mesure d'éloignement» pour avoir enfreint l'interdiction des partis politiques par le nouveau régime. Son bannissement de la capitale, officiellement «pour mettre fin à ses agissements irresponsables et dangereux», a provoqué hier des échauffourées dans plusieurs quartiers de Kinshasa. Au grand marché, des véhicules ont été incendiés en signe de protestation. Bien qu'originaire du Kasaï, la province diamantifère du Centre-Sud, «E.T.», également surnommé «Moïse» puisqu'il était censé conduire le pays en terre promise de démocratisation, est l'homme politique le plus populaire à Kinshasa.

Sa «relégation» intervient à la veille du 16e anniversaire de son parti, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui avait appelé à des manifestations de commémoration. Elle intervient aussi deux jours après l'entrevue de Tshisekedi à la résidence de l'ambassadeur américain avec le révérend Jesse Jackson, l'émissaire personnel de Bill Clinton. Cette rencontre et l'insistance de Jesse Jackson sur la nécessité d'ouvrir le pouvoir de Kabila aux composantes non ar