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Libération

Algérie: la mort douteuse de l'énigmatique Ali Touchent. Il était le cerveau présumé des attentats de 1995 en France.

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publié le 16 février 1998 à 18h06

Une autopsie qui dure neuf mois et dont les résultats tombent

précisément vingt-quatre heures avant l'arrivée en Algérie de Jack Lang, le président de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale: l'annonce, vendredi soir à Alger, du décès d'Ali Touchent, le «cerveau» présumé des attentats de 1995 en France, suscite plus de questions qu'elle en résout. Selon le communiqué publié par les services de sécurité en plein week-end algérien ­ ce qui est pour le moins inhabituel ­, Touchent, alias «Tarek», a été «formellement identifié» après sa mort, qui remonte au 23 mai 1997 dans un hôtel de la rue de Tanger à Alger. Pourquoi une telle lenteur dans son identification? «Recherches incessantes», avancent les services de sécurité sans expliquer comment Ali Touchent s'est retrouvé à Alger et dans quelles circonstances il y a été tué. L'argument laisse visiblement Paris perplexe. «Nous n'avons pas eu confirmation de sa mort», remarque-t-on au ministère de l'Intérieur en «invitant à la plus grande prudence».

Islamiste «retourné»? Depuis toujours, il est vrai, la personnalité de cet Algérien de 30 ans suscite moult interrogations. Considéré comme le coordonnateur de la campagne d'attentats de 1995 en France, «Tarek» est-il l'un des chefs des GIA en Europe, comme l'affirme Alger? Ou un islamiste «retourné» par les services algériens et qui aurait instrumentalisé le réseau des GIA de Chasse-sur-Rhône pour l'inciter à commettre ces attentats, comme l'ont déclaré plusieurs