New Dehli, de notre correspondant.
Les Indiens se rendent aujourd'hui aux urnes, dans un climat de violence et sans espoir de mettre fin à l'instabilité politique qui nuit au développement de la plus grande démocratie du monde. 600 millions d'électeurs sont appelés à renouveler la Chambre basse de leur Parlement, la Lok Sabha, à l'occasion des douzièmes élections générales organisées depuis l'indépendance de 1947. Un scrutin appelé sans grand enthousiasme par le président K. R. Narayanan, en novembre, et dont l'issue pourrait être déterminante pour l'avenir des réformes libérales entamées en 1991.
La campagne électorale a en effet plutôt été l'occasion d'une bataille à couteaux tirés entre deux personnalités qui ont éclipsé le reste de l'arène politique: d'un côté, Sonia Gandhi, la veuve d'origine italienne de l'ancien Premier ministre Rajiv Gandhi, assassiné en 1991, dont l'entrée surprise en politique redonne du souffle à un Parti du Congrès usé par des affaires de corruptions persistantes (lire ci-contre); de l'autre, Atal Behari Vaypayee, le «Premier ministrable» des nationalistes hindous du BJP (Bharatiya Janata Party), considéré comme le modéré d'un mouvement qui s'est fait connaître pour son idéologie protectionniste et antimusulmane.
Seize bombes ont explosé en une demi-heure samedi, à Coimbatore (Tamil Nadu), près du site d'un meeting de ce parti où devait parler son président, L. K. Advani, causant la mort de 43 personnes. «Les terroristes, à l'évidence des forces ant