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Libération

Rushdie: l'Iran confirme la fatwa.

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publié le 16 février 1998 à 18h06

Téhéran a réitéré sa condamnation à mort de Salman Rushdie. A

l'occasion du 9e anniversaire de la fatwa prise par l'ayatollah Khomeiny, les responsables iraniens ont relancé leurs menaces contre l'écrivain britannique. Ce qui frappe d'emblée, c'est que cette fois les attaques ne sont pas seulement venues des milieux les plus radicaux mais également du ministère des Affaires étrangères, où l'on se montre habituellement plus conciliant, ne serait-ce que dans le but de rétablir des relations avec l'Union européenne. Ainsi, son porte-parole, Mahmoud Mohammadi, a confirmé le décret: cette «fatwa historique» exprime «l'avis d'un haut dignitaire religieux et, à ce titre, est irrévocable». Jusqu'alors, la position officielle était que, si le décret ne pouvait être annulé, l'Etat s'engageait à ne pas l'appliquer; une position, prise à l'initiative de l'ex-président Hachémi Rafsandjani, que le régime avait cependant refusé de formuler par écrit en dépit des pressions de l'UE. C'est donc un durcissement sensible de la position officielle. Il survient au lendemain de la rencontre, samedi, entre Tony Blair et l'écrivain, et de la demande de Londres, qui assure la présidence de l'UE, pour qu'une «solution satisfaisante» soit trouvée. Elle intervient enfin une dizaine de jours avant que les Quinze examinent leurs relations avec l'Iran.

Du côté des ultras, les appels au meurtre se sont succédé. Secrétaire général du Conseil des gardiens de la Constitution, l'ayatollah Mohammed Emami-Kachani