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Libération

Sonia Gandhi reprend le flambeau du Congrès. Populaire, la veuve de Rajiv représente l'espoir d'un parti moribond.

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publié le 16 février 1998 à 18h06

Amethi (Uttar Pradesh), envoyé spécial.

Cela ressemble à un exode tranquille, sans précipitation. De toutes les campagnes environnantes, on converge à pied, en attelage à cheval ou en bus vers un terrain improbable, au milieu de nulle part. Pour tout décor: un podium couvert de guirlandes de fleurs, des barrières en bois fraîchement aménagées et des portraits peints grandeur nature de la dynastie des Nehru-Gandhi, celle qui a présidé aux destinées de l'Inde pendant près de quatre décennies; Nehru, le patriarche, sa fille Indira et Rajiv, le petit-fils. Des cadres locaux du Parti du Congrès s'époumonent dans des sonos saturées pour «chauffer» les quelque 100 000 personnes présentes, paysans pour la plupart. Au son de rotors dans le ciel, le silence se fait. Les têtes enturbannées se lèvent, captivées. Et, à l'atterrissage des deux hélicoptères dans des nuages de poussière, ce sont des clameurs qui accompagnent l'arrivée de Sonia Gandhi et de ses deux enfants, Priyanka, 26 ans, et Rahul, 28 ans. Triomphe. La foule électrisée n'a d'yeux que pour l'Italienne au sari mauve, son fils en kurta (1) blanc immaculé et son exubérante fille drapée dans un sari bleu. Le faciès impassible, presque hautain, Sonia prend la parole. Le discours, un tantinet hésitant, est lu dans un hindi irréprochable et appliqué. «Vous êtes les enfants chers au coeur de Rajiv. C'est vous qui l'avez porté au sommet, lui qui vous a aidés à améliorer votre vie quotidienne. Moi, je suis revenue pour finir de r