Washington, de notre correspondant.
L'armée américaine est prête à frapper l'Irak, assure son chef, le général Anthony Zinni. L'offensive est imminente entre le 22 février (fin des JO d'hiver) et le 22 mars (début du pèlerinage à La Mecque). Plutôt fin février, disent les experts, puisque les nuits sans lune, les plus favorables aux frappes aériennes, commencent le 20. Pearl Harbor. Le Pentagone promet une semaine de bombardements intensifs vingt-quatre heures sur vingt-quatre contre des cibles militaires (DCA, centres de commandement et communications, casernes de la garde républicaine), politiques (palais de Saddam, moyens de diffusion radio et télé) et industrielles (la soixantaine d'usines et installations identifiées comme de possibles centres de production et de stockage d'armes chimiques et biologiques). Reste ce que l'éditorialiste du Washington Post, George Will, appelle la «question de Yamamoto»: après avoir expliqué qu'il pourrait sans doute détruire la flotte US à Pearl Harbor, l'amiral japonais avait demandé au QG impérial: «Et après?» Le débat fait rage aux Etats-Unis sur la réponse à cette question.
«La situation est très différente de celle de 1990-1991», explique un ancien responsable militaire de la coalition victorieuse de la guerre du Golfe. «Il y a des doutes sérieux sur l'efficacité de l'opération militaire envisagée. Elle ne répond pas aux objectifs affichés c'est-à-dire détruire ce qui reste du potentiel chimique et biologique irakien, et forcer