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Libération

Irlande: Sinn Féin en quarantaine. Le parti républicain pourrait être exclu aujourd'hui des négociations de paix.

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publié le 17 février 1998 à 18h16

Londres, de notre correspondant.

L'expulsion de Sinn Féin a dominé hier les négociations de paix sur l'Irlande du Nord transplantées pour la première fois à Dublin. Le gouvernement britannique a demandé hier formellement que le parti de Gerry Adams soit exclu de la table des négociations après que deux meurtres, la semaine dernière à Belfast, ont été attribués à son aile paramilitaire, l'IRA. Selon la police nord-irlandaise, l'IRA a rompu son cessez-le-feu décidé l'été dernier en exécutant un responsable d'un groupe paramilitaire protestant, ainsi qu'un catholique accusé de trafic de drogue. Selon les règles du processus de paix, tout parti ayant recours à la violence ne peut participer aux négociations, et, le mois dernier, Londres et Dublin ont suspendu un petit groupe protestant, dont l'aile paramilitaire est accusée d'avoir commis plusieurs meurtres de catholiques.

Hier soir, les discussions ont été suspendues pour permettre à Sinn Féin de préparer sa défense, mais il semblait que l'expulsion du parti républicain n'était plus qu'une formalité, au risque de saborder tout le processus de paix.

Les dirigeants de Sinn Féin ont vigoureusement protesté contre cette menace d'expulsion et indiqué qu'ils porteraient cette décision devant un tribunal. Gerry Adams a allégué que la police n'avait pas de preuve de l'implication de l'IRA dans les deux meurtres et a déclaré que son parti était une «entité politique» séparée de la milice paramilitaire. Il a néanmoins refusé de désavouer l'