Après dix-huit mois de travaux, le rapport définitif de la
commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Dutroux a conclu hier à la «déficience profonde» des systèmes judiciaire et policier belges. Le texte exonère, toutefois, la classe politique et le gouvernement de toute responsabilité directe dans l'affaire, en soulignant que le criminel présumé n'a pas bénéficié de protection haut placée.
«Le système judiciaire et policier est profondément déficient. Tout le système doit être profondément remanié, tant sur le plan humain que structurel, de haut en bas de l'échelle», souligne le rapport final de la commission, présenté à la Chambre des députés. Selon le document, «les graves lacunes dans les enquêtes» sur les disparitions d'enfants en Belgique «sont également dues à des manquements individuels et collectifs, ainsi qu'à des défauts structurels de conception et de fonctionnement du système répressif belge». Parmi les manquements reprochés à la police: la mauvaise exploitation des données et les perquisitions bâclées au domicile de Dutroux, alors que deux de ses victimes, encore vivantes, étaient détenues dans sa cave.
La commission avait publié, en avril, un premier rapport identifiant une trentaine de fautifs, toujours impunis. Les parlementaires avaient aussi dénoncé la guerre entre gendarmes, policiers et magistrats. Le second rapport conclut que Dutroux n'a pas bénéficié de «protections haut placées». Il a profité de l'incompétence, de l'amateurisme et des négligences