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Libération

Irak : l'Amérique réclame plus que le tonnerre. Une majorité de l'opinion souhaite carrément la fin de Saddam.

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publié le 19 février 1998 à 18h07

Washington, de notre correspondant.

Les Etats-Unis ont franchi mercredi un nouveau pas en direction du scénario qu'illustre la comédie hollywoodienne Wag the Dog ­ une guerre mise en scène par un producteur de série télévisée. Mais la réalité n'étant pas aussi simple que le cinéma, on a également vu ressurgir les fantômes des divisions que les Etats-Unis avaient connues pendant la guerre du Viêt-nam quand, hier, une poignée de manifestants hostiles à une attaque contre l'Irak ont perturbé la réunion organisée à l'université d'Etat de l'Ohio par la chaîne CNN. Un programme retransmis en direct dans tous les foyers américains. Les trois principaux responsables de la sécurité nationale ­ Madeleine Albright (secrétaire d'Etat), William Cohen (secrétaire à la Défense) et Sandy Berger (conseiller à la sécurité nationale) ­ répondaient aux questions des téléspectateurs devant 5 000 personnes réunies dans le stade de basket-ball de l'université. Si Bill Clinton s'est lancé dans une grande «campagne d'explications» aux Etats-Unis avant de bombarder l'Irak, ce n'est pas seulement parce qu'il sait que les écrans de télévision sont une arme aussi puissante que les missiles de croisière. C'est aussi parce que le peuple américain n'est guère plus convaincu que ses alliés par les frappes aériennes qu'il promet d'infliger à Saddam Hussein.

Selon le dernier sondage CNN, effectué mardi, il n'y a que 41% d'Américains à être favorables à l'opération «Tonnerre du désert». Mais Saddam Hussein aurai