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Libération

La rue palestinienne étroitement contrôlée. Privilégiant la diplomatie, l'OLP évite les manifestations de soutien à l'Irak.

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publié le 19 février 1998 à 18h08

Jéricho, envoyé spécial.

Jibril Rajoub, engoncé dans son blouson de cuir, les yeux plissés, surveille plus que jamais ses compatriotes. Le très puissant patron de la police secrète palestinienne se tient sur le qui-vive depuis le début de la crise du Golfe. «Nous sommes là pour empêcher les manifestations violentes. Nous faisons de notre mieux pour contenir la colère populaire en recourant à des moyens pacifiques ["]. Mais en cas d'attaque américaine, personne ne sait comment la région réagira», assène-t-il, la main rivée à son téléphone cellulaire et le regard sautillant d'une carte aérienne à l'autre. A l'image de son chef Yasser Arafat, il avance à pas comptés à travers un terrain de plus en plus miné. Comment ne pas répéter les erreurs du passé sans s'aliéner une opinion palestinienne hostile à une intervention? «Notre position est claire: nous demandons à l'Irak d'appliquer les résolutions du Conseil de sécurité, insiste-t-il. Mais nous estimons que la crise doit être résolue par des voies diplomatiques.» Sympathies pro-irakiennes. Saddam Hussein évoque de mauvais souvenirs aux dirigeants de l'OLP. La centrale palestinienne avait été emportée, malgré elle, par la précédente «Tempête du désert». Ses sympathies pro-irakiennes lui avaient coûté l'aide financière des monarchies du Golfe. Elle s'était retrouvée, à l'issue de la guerre, isolée sur la scène internationale et au bord de la faillite. «Nous ne voulons pas payer le prix d'un conflit qui n'est pas le nôtre, expliqu