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Libération

Moscovici encourage Bucarest et Sofia. Le ministre en visite chez les «cancres» de la classe européenne.

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publié le 19 février 1998 à 18h29

Bucarest, envoyé spécial.

Difficile de dire à la classe politique d'un pays ami: «Vous avez suffisamment perdu de temps. Arrêtez vos disputes et vos rivalités. Et mettez-vous au travail pour ne pas rater le train européen.» C'était pourtant la tâche, non officielle mais bien réelle, dévolue à Pierre Moscovici, le ministre français chargé des Affaires européennes, qui effectuait dimanche et lundi dernier sa première visite à Bucarest, avant d'aller à Sofia.

Quitte à peiner les Roumains, il faut bien reconnaître qu'ils sont, avec les Bulgares, les plus mauvais élèves de la classe européenne. C'est jusqu'à la fin de 1996 qu'ils ont conservé leurs mauvaises habitudes de gestion communiste de l'économie et ce n'est que depuis un an, sous la présidence du chrétien-démocrate Emil Constantinescu, que les choses ont commencé à bouger. Pour stagner de nouveau depuis un mois, le social-démocrate Petre Roman (qui est aussi président du Sénat) menaçant de faire éclater la coalition au pouvoir s'il n'obtient pas la tête du Premier ministre (démocrate chrétien) Victor Ciorbea. Officiellement, il est fait reproche au Premier ministre de ne pas pousser suffisamment les feux de la réforme. En fait, on s'accorde à Bucarest pour estimer que Petre Roman tient surtout à se positionner dans la perspective de la prochaine élection présidentielle de l'an 2000.

Ce sont les réformes, une fois de plus, qui risquent de pâtir de la crise qui couve. Et la population bien sûr, soumise au régime de la douche f