Kinshasa, envoyé spécial.
Après une ultime concertation entre la Cour de sûreté de l'Etat et le cabinet du ministère de la Justice, puis le versement d'une caution de 500 dollars et l'engagement écrit de «ne pas quitter la ville» et de «ne pas occasionner de scandale», Jean-Marie Bergesio, 49 ans, a été remis hier en «liberté provisoire» après 162 jours de détention arbitraire. Le Français, ainsi que son ami belge Antoine De Clerq, un ex-mercenaire des années 60 aujourd'hui âgé de 67 ans, avait été arrêté en septembre sans motif officiel, mais sous le soupçon d'avoir pris des photos de charniers de réfugiés rwandais, massacrés pendant la «guerre de libération» par les forces rebelles de Laurent-Désiré Kabila. Installés de longue date à Kisangani, la grande ville sur la boucle du fleuve Congo, les deux Européens y exploitent une concession forestière qui, en avril 1997, a été le théâtre d'une opération d'extermination de réfugiés hutus.
«Votre dossier est vide. Nous avons demandé des éléments à charge et nous en jugerons. En attendant, vous êtes libres», a déclaré hier après-midi, en présence du consul de France, Julien Lebrunie, le procureur général de la Cour de sûreté de l'Etat. Selon une source judiciaire, en l'absence de pièces à conviction autres que «des photos de la concession forestière prises des années avant les événements», la libération définitive pourrait être prononcée «d'ici à moins d'une semaine». Jusqu'à mardi, les deux Européens avaient été détenus dans un bâ