Menu
Libération

La Maison Blanche, toujours sceptique. Il y a peu de chances que Bill Clinton arrête la machine.

Article réservé aux abonnés
publié le 20 février 1998 à 18h38

Washington, de notre correspondant.

La visite de Kofi Annan à Bagdad est «la dernière chance de parvenir à la solution de cette crise que nous préférons tous ­ c'est-à-dire une issue pacifique et conforme aux principes». Bill Clinton l'a rappelé hier matin après s'être entretenu par téléphone avec Jacques Chirac, manière de souligner la volonté, tant à Washington qu'à Paris, de ne pas laisser des approches divergentes envenimer des relations qualifiées de «bonnes» et un dialogue jugé «intense et fructueux» tout au long de la crise.

Mais si Clinton espère «que le secrétaire général de l'ONU réussira dans sa mission, qu'il soit clair qu'en cas d'échec de la diplomatie» les Etats-Unis doivent «être prêts à agir, et [ils] le [sont]. Tout dépend à présent de Saddam Hussein». C'est ce qu'on admet côté français, où on estime que «la situation est tout à fait grave, car la machine infernale est en route».

Les milieux diplomatiques à Washington ne cachent pas leur scepticisme sur les chances de succès de Kofi Annan, coincé selon un diplomate de haut rang «entre la détermination américaine et l'opiniâtreté irakienne». Le représentant américain à l'ONU, Bill Richardson, estime les chances de réussite et d'échec d'Annan à «50-50». Les mêmes sources estiment en outre que l'opposition à l'«option militaire» affichée par les pays arabes et certains européens, la France en tête, sera nécessairement réexaminée à la lumière des résultats de la mission de Kofi Annan, surtout si l'Irak oppose une