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Libération

Le mystère de la maladie d'Hussein. Homme clé, le roi de Jordanie est de moins en moins présent.

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publié le 20 février 1998 à 18h39

Amman, envoyé spécial.

A la veille d'un nouveau conflit dans le Golfe, le roi Hussein reprend fermement les rênes de son pays. Sa police interdit tout rassemblement et réprime durement les contrevenants. Après quarante-cinq ans de pouvoir, il est le doyen des chefs d'Etat arabes. Aucun autre leader de la région ne possède son expérience et son habileté. Mais ce survivant, qui a déjoué tant de complots, présente pour la première fois, de l'avis même de ses partisans, des signes de faiblesse, physique tout autant que politique.

Le souverain se trouve en «voie de guérison complète»: la presse de son royaume l'affirme à la une. Ses sujets suivent pas à pas l'évolution de sa santé. Aucun détail ne leur est épargné: le roi, atteint d'une infection fort rare des glandes lymphatiques, doit prendre deux sortes d'antibiotique pendant six semaines. Il a également attrapé la grippe. Le déballage médical a débuté fin janvier. Dans un courrier à son frère, le prince héritier Hassan, le monarque avouait souffrir «de fatigue, de perte de poids et de fortes fièvres». Sa lettre n'était pas destinée à rester confidentielle. Le soir même, la télévision nationale en donnait de larges extraits. Son médecin personnel, le Dr Youssef Qssous, était apparu rassurant sur les écrans: «Sa Majesté se porte bien, son état ne présente aucune gravité ("), il se sent dans une forme éblouissante.»

Ganglion au cou. Les symptômes se sont manifestés à l'automne. A l'époque, la Jordanie s'apprête à renouveler son Pa