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Libération

Mission impossible pour Kofi Annan. Le secrétaire général de l'ONU est en visite à Bagdad.

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publié le 20 février 1998 à 18h38

C'est un secrétaire général de l'ONU sans grande illusion qui se

rend aujourd'hui à Bagdad pour tenter d'éviter une issue militaire à la crise irakienne. Devant la presse, Kofi Annan garde pourtant un ton optimiste, se donnant «des chances raisonnables de réussir» et faisant valoir que sa mission est différente de celle qu'entreprit son prédécesseur, Javier Perez de Cuellar, à la veille de la guerre du Golfe.

«J'ai tout ce qu'il me faut pour négocier, j'ai une marge de manoeuvre suffisante. Nous avons tous les éléments pour réussir si chacun travaille avec bonne volonté et détermination pour éviter un bain de sang inutile pour les populations qui ont souffert», a-t-il déclaré hier, à son arrivée à Paris, où il a rencontré Jacques Chirac, ajoutant que «les Irakiens eux-mêmes se sont engagés à collaborer de manière constructive». En privé, les sources diplomatiques décrivent l'émissaire de l'ONU comme beaucoup moins optimiste. Et, à Washington comme à Paris, hors déclarations officielles, on estime que ses chances de parvenir à un accord sont très faibles.

Pourtant, Kofi Annan va effectivement disposer d'une certaine marge dans ses discussions avec Saddam Hussein. Lui-même n'entendait pas se rendre à Bagdad sans cette latitude, ce qui aurait condamné d'emblée sa visite à l'échec. Paris, Moscou et Pékin le voulaient également. Les Etats-Unis avaient une approche radicalement opposée. Pour eux, un tel déplacement ne devait avoir d'autre but que de recueillir la reddition du raïs i