Tokyo, de notre correspondante.
Plan fixe sur l'hémicycle de la chambre basse de la Diète. Les députés sont au grand complet. La première chaîne de télévision diffuse les débats en direct. Dans le camp du Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir, un député manque à l'appel: Shokei Arai n'a pas voulu assister à «sa mise à mort politique» comme il l'a dit la veille lors d'une conférence de presse. A l'ordre du jour de la séance figure en effet la levée de son immunité parlementaire. Tous les partis politiques, y compris le sien, ont décidé de la voter. L'arrestation de ce politicien de 50 ans, amateur de voitures de sport et de costumes de prix, est annoncée pour le soir même par les médias. Les députés n'auront pas à se prononcer. Réfugié dans une chambre au 23e étage de l'hôtel Méridien Pacific, l'élu accroche une ceinture au climatiseur et se pend. Son épouse le retrouvera mort peu après 15 heures.
L'affaire Arai défrayait la chronique depuis plusieurs jours dans l'archipel. Arai était soupçonné d'avoir touché plusieurs millions de francs du courtier Nikko Securities. La mise en cause du député de Tokyo apparaissait comme un nouvel épisode dans le procès fait au ministère des Finances (Mof), accusé par les médias de monopoliser le pouvoir au détriment des politiques et d'avoir enfoncé le pays dans la crise. Le député Arai faisait partie en effet de la trentaine de parlementaires, issus des Finances, soupçonnés de continuer à servir les intérêts de la puissante administration