Washington, de notre correspondant.

L'affaire a été jugée si grave que le ministre de la Justice, Janet Reno, en a aussitôt informé Bill Clinton. Le FBI (Bureau fédéral d'enquêtes) a arrêté mercredi soir dans la banlieue de Las Vegas (Nevada) deux hommes accusés d'être des «terroristes», en possession du poison préféré de Saddam Hussein: l'anthrax. Aussitôt, les médias américains se sont emparés de la nouvelle, et la psychose d'une «apocalypse biologique» a balayé les Etats-Unis. Pour Bill Clinton, la capture de Larry Wayne Harris, 46 ans et de William Job Leavitt, 47 ans, ne pouvait mieux tomber. Il bataille en effet pour convaincre ses concitoyens de la nécessité impérative de bombarder l'Irak pour empêcher Saddam Hussein de fabriquer, stocker et utiliser des armes de destruction massive, à base d'anthrax par exemple. Au point qu'on peut, sans sombrer dans la paranoïa, penser que ces arrestations, motivées ou non, ont été orchestrées de manière à faire prendre conscience aux Américains que la menace de prolifération des armes chimiques et biologiques est bien réelle. Vendredi, le centre d'expérimentation de l'armée à Dugway (Utah) n'avait pas encore confirmé que les fioles, coupelles et autres récipients saisis sur les deux hommes contenaient effectivement des spores d'anthrax ou d'autres agents biologiques. Mais ils ont été inculpés pour «fabrication et détention illégale d'armes» et placés en détention.

«Identité chrétienne». Harris, microbiologiste de formation qui exerce