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Libération

Nouvelle loi sur l'immigration en Italie. Elle accroît la répression. Tout en prévoyant des mesures d'insertion.

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publié le 21 février 1998 à 18h44

Rome, de notre correspondant.

Au bout d'un an de procédures, d'une âpre bataille politique et de multiples renvois, le Sénat italien a définitivement adopté jeudi soir la nouvelle loi sur l'immigration promise par le gouvernement Prodi. Les partenaires européens de Rome attendaient avec impatience ce nouveau texte, notamment à la suite de l'entrée en octobre de l'Italie dans l'espace Schengen qui instaure la suppression des frontières entre les Etats membres. La loi, approuvée jeudi, met en effet un terme à la pratique qui voulait qu'un immigré, appréhendé en situation irrégulière dans la péninsule, puisse bénéficier d'un arrêté d'expulsion valable quinze jours, qu'il mettait généralement à profit pour faire perdre ses traces, souvent en passant à l'étranger. Désormais, les reconduites à la frontière seront accélérées et des centres de rétention (qualifiés de «permanences») créés pour surveiller les immigrés en attente d'expulsion (pour une période maximale de dix jours). «Il s'agit d'une loi sur le droit et les devoirs des immigrés», a toutefois tenu à mettre en relief Livia Turco, ministre de la Solidarité sociale.

Outre l'aspect répressif, la nouvelle législation prévoit toute une série de mesures destinées à faciliter l'insertion des immigrés légaux. Tout étranger, régulièrement présent en Italie depuis au mois cinq ans, se verra délivrer une carte de séjour illimitée, pourra accéder aux services de santé publique ou déposer une demande pour un logement social. Quant au re