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Libération

Quatre observateurs de l'ONU otages de terroristes géorgiens. Les nostalgiques de l'ex-président se font menaçants.

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publié le 21 février 1998 à 18h44

Moscou, de notre correspondant.

L'homme est assis dans un fauteuil et parle au téléphone d'un air sarcastique, voire ironique. Juste à côté de lui, quatre hommes se serrent sur un canapé, pas très à l'aise. La scène ­ diffusée sur les chaînes de télévision russes et géorgiennes ­ n'est pas ordinaire, mais explosive. Le premier est un des preneurs d'otages, les quatre autres sont leurs proies, des observateurs de l'ONU enlevés par des opposants au président géorgien Chevardnadze et menacés d'être exécutés. L'homme au téléphone explique à son interlocuteur que lui et ses amis sont des «zviadistes», des partisans du défunt nationaliste Zviad Gamsakhourdia, ex-premier président élu de la Géorgie, renversé en janvier 1992 et décédé le 31 décembre 1993 (dans des circonstances non élucidées). Les ravisseurs demandent le retrait des forces russes stationnées en Géorgie et «soi-disant gardiennes de la paix», et surtout l'échange des otages contre les suspects arrêtés à la suite de l'attentat manqué contre le chef de l'Etat géorgien Edouard Chevardnadze le 9 février et dont ce dernier était sorti miraculeusement indemne. Rapidement les soupçons du pouvoir géorgien s'étaient portés sur les partisans ­ affaiblis ­ de l'ex-président qui n'ont jamais reconnu le pouvoir de Chevardnadze acquis par la force et non par les urnes.

Tout a commencé jeudi matin à l'ouest de la Géorgie, dans la petite ville de Zougdidi ­ où les «zviadistes» sont nombreux. A deux pas de l'Abkhazie, territoire où les