Bujumbura, envoyé spécial..
Embargo économique maintenu: la sentence est tombée samedi pour le Burundi, à l'issue d'un sommet régional, réuni à Kampala, de huit pays de la région (Ouganda, Kenya, Tanzanie, Zambie, Ethiopie, RD Congo, Zimbabwe, Rwanda). Les sanctions en vigueur depuis dix-huit mois sont donc maintenues, contrairement à ce qu'espérait Pierre Buyoya, l'ancien chef militaire tutsi qui s'est emparé du pouvoir, le 25 juillet 1996, au Burundi par un coup d'Etat sans effusion de sang, et qui était venu à Kampala plaider sa cause. Il a été brièvement entendu, mais n'a pas pu assister au sommet. Avant son départ pour Kampala, l'homme fort du Burundi s'était expliqué à Libération.
Le Burundi survivra-t-il à l'embargo?
Les Etats de la sous-région, en décidant l'embargo, n'envisageaient pas que l'économie du Burundi puisse survivre plus de trois mois. De fait, notre niveau de performance économique a baissé. L'Etat a perdu des milliards de dollars dans un troc carburant-café en notre défaveur. La population souffre de paupérisation. Mais l'Etat continue de fonctionner. Nous payons nos fonctionnaires, nos magistrats et nos enseignants. Le Burundi ne s'effondrera pas, et certains acteurs de l'embargo commencent à y réfléchir.
Les motifs officiels de l'embargo sont une réponse à votre coup d'Etat: y a-t-il selon vous d'autres raisons?
La frustration de certaines personnalités de la sous-région. Mon arrivée au pouvoir a contrarié certains projets très avancés d'intervention au B