Les violences s'emballent en Algérie. Une attaque très meurtrière
contre un train s'est déroulée hier au moment même où les milieux pétroliers s'inquiétaient du sabotage d'un gazoduc dans la région de Tiaret, où 12 bergers ont aussi été égorgés. Selon le bilan fourni par les services de sécurité, 18 personnes ont été tuées et 25 blessées par l'explosion d'une bombe, hier, contre un train reliant Alger à El-Affroun. L'attentat s'est déroulé au lieu-dit Peka 34 500, dans la commune de Boufarik, située à une trentaine de kilomètres d'Alger et considérée comme une zone particulièrement «chaude». En début de soirée hier, on ignorait tout des circonstances de cette explosion, qui survient après deux autres attaques au cours desquelles 50 militaires ont été tués, pendant le week-end (Libération du 23 février).
Dans la région de Tiaret, c'est au cours de la même nuit celle de samedi à dimanche que 12 bergers ont été égorgés dans le hameau de Medghoussa et qu'un gazoduc a été saboté.
Selon la presse privée, ces attaques auraient été menées par deux groupes armés. L'un d'entre eux aurait endommagé avec deux bombes de forte puissance le gazoduc, qui relie le champ gazier de Hassi R'Mel (sud) au complexe de raffinage d'Arzew (ouest), au lieu-dit Mezguida.
L'explosion, entendue sur un rayon de 30 kilomètres, n'a pas fait de victimes, mais elle a littéralement soufflé le gazoduc sur une longueur de 80 mètres. Elle a été suivie d'un nuage jaunâtre s'élevant à plusieurs dizaines de mètres