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Libération

Kabila tente de renouer avec Paris. En manque de fonds, le chef de l'ex-Zaïre compte sur le soutien français.

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publié le 25 février 1998 à 18h57

Kinshasa, envoyé spécial.

L'homme qui, le 2 décembre, pousse la porte de l'Elysée est aussi peu ordinaire que les relations entre Paris et Kinshasa. Depuis que Laurent-Désiré Kabila a pris le pouvoir dans l'ex-Zaïre, il y a neuf mois, la France paye son soutien jusqu'au-boutiste à Mobutu, d'autant que le tombeur du maréchal-président est obsédé par l'idée qu'elle chercherait à le déstabiliser en insistant sur un échéancier précis pour le retour à la démocratie et, plus encore, en exigeant que toute la lumière soit faite sur le sort des quelque 200 000 réfugiés hutus ayant péri dans la jungle zaïroise pendant la «guerre de libération». Or, pour combler ce fossé de méfiance, Dominique Sakombi Inongo peut se prévaloir de qualités étonnantes. Non seulement l'émissaire de Kabila a été pendant ving-cinq ans le meilleur propagandiste de Mobutu, mais, touché par la grâce en 1989, il est également prédicateur et, autre conversion, depuis novembre conseiller en communication de l'ex-rebelle devenu président. Aussi, quand il glisse sa carte de visite au 2, rue de l'Elysée, l'huissier hésite entre le recto, identifiant le conseiller présidentiel, et le verso, qui, au-dessus de l'adresse et du téléphone de «Dominique Sakombi Inongo, évangéliste», indique en lettres grasses «Ministère la Voie de Dieu».

Offre de paix. Il faudrait sans doute un miracle pour aplanir les relations en dents de scie entre la nouvelle république démocratique du Congo (RDC) et la France. Le 2 décembre, il semble a