Miami, de notre correspondant.
C'est par un discours fleuve de sept heures que Fidel Castro a clos les travaux de la session du Parlement qui venait de le réélire, mardi soir, à la tête de l'Etat cubain, pour un nouveau mandat de cinq ans. La consécration était attendue: les 595 députés présents de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire, renouvelée le 11 janvier à partir d'une liste unique proposée par le parti unique, ont plébiscité comme prévu à l'unanimité l'unique candidat au poste de «président du Conseil d'Etat», qui se présentait à sa propre succession.
Après trente-neuf ans de pouvoir, et président en titre depuis 1976, le Lider Maximo s'apprête donc à conduire son pays sur les rives du troisième millénaire. Agé de 71 ans et demi, l'intéressé a prévenu: ceux qui rêvent de changements, même après sa mort, se fourvoient. Certes, une «loi incontournable» impose des changements d'homme, a-t-il admis, les individus étant condamnés à disparaître, mais il serait «ridicule» de croire que sa propre fin entraînerait celle du socialisme à Cuba, au funeste exemple de l'ex-bloc soviétique: «De quelle transition parlent-ils, s'est-il exclamé? Qu'ils se le tiennent pour dit, il n'y aura aucune sorte de transition de ce genre dans ce pays.» Il est de toute façon prématuré de l'enterrer: «Ils nous examinent pour voir si nous devenons plus gros, ou plus maigres. Ils nous font même mourir de temps en temps. Cela m'amuse"» Très en verve, Fidel Castro a ensuite, d'un même élan, déplor