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Libération

Les ratés de la diplomatie commune des Quinze. La cacophonie sur l'Irak ne doit pas masquer l'entente sur d'autres «fronts».

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publié le 26 février 1998 à 19h00

Bruxelles, de notre correspondant.

Encore une fois, les Quinze ont offert en spectacle leurs divisions sur un sujet de politique étrangère, la crise irakienne en l'occurrence. Chacun a joué sa partition en solo, sans souci de cohérence. La Grande-Bretagne, présidente en exercice de l'Union européenne, a donné le la en s'alignant immédiatement sur les Etats-Unis. Après quelques hésitations, la plupart des pays européens se sont rangé à leur tour sous la bannière US, avec un enthousiasme certes variable, mais qui a eu pour effet de laisser la France bien isolée dans ses efforts pour faire prévaloir une solution diplomatique. De là à conclure que la «politique étrangère et de sécurité commune» (PESC) a encore échoué, il n'y a qu'un pas que beaucoup ont d'ores et déjà franchi. Un diplomate européen reconnaît d'ailleurs que le mal est fait auprès des opinions publiques qui «retiendront que les Quinze ne sont pas arrivé à se mettre d'accord».

Indulgence. Pourtant, à y regarder de près, la réalité est un peu plus compliquée. «Il n'est venu à l'idée de personne de débattre de la question irakienne au niveau des Quinze», explique un diplomate en poste à Bruxelles qui plaide pour que l'on fasse preuve d'indulgence à l'égard de l'Union. Tout simplement parce que les gouvernements européens savent que «chercher un accord sur l'Irak, l'Iran, la Malaisie ou encore la Chine est totalement absurde vu nos différences de traditions et d'analyses». Vouloir faire de la PESC sur de tels sujets, e