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Libération

Séoul: les défis du nouveau président. Kim Dae-jung entend réformer les conglomérats pour juguler la crise.

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par Nicolas MARUT
publié le 26 février 1998 à 19h05

Deuxième président démocratiquement élu depuis 1993 en Corée du Sud,

Kim Dae-jung a prêté serment hier à Séoul en présence de près de 50 000 invités coréens et étrangers (parmi lesquels Pierre Mauroy et Michael Jackson), sur fond de salves de canon et d'envols de colombes. Sa prestation a été ponctuée par une gigantesque fête populaire où la foule a eu l'agréable surprise de constater l'absence de la police. Tout un symbole dans ce pays dirigé jusqu'en 1993 par une dictature militaire. Dae-jung, un ancien opposant au régime militaire ­ ce qui lui a valu de nombreux emprisonnements ­ avait été élu de justesse en décembre, mais son parti, le parti du Congrès national pour une nouvelle politique (NCNP), reste minoritaire à l'assemblée face au Grand parti national (161 des 299 sièges).

Dans son discours de quarante minutes, retransmis à la télévision, le nouveau président de 74 ans a tracé les grands axes de sa politique. Le défi le plus difficile de son mandat de cinq ans pourrait venir de la Corée du Nord, affamée et surarmée, avec qui Séoul reste en état de guerre théorique depuis 1953. Le président veut faire de la reprise du dialogue avec ce pays l'une de ses priorités. Dans son discours, Dae-jung a proposé «un échange d'envoyés spéciaux» afin de concrétiser l'accord de réconciliation conclu en 1991 et resté lettre morte à cause des tensions croissantes entre les deux pays. Dae-jung s'est aussi engagé à faire tout son possible pour assurer le succès des négociations sur la p