Osnabrück, envoyée spéciale.
«Chômeurs en 1983: 2 258 000», «Chômeurs en 1984: 2 266 000».Sur chacune des marches qui montent à la salle des fêtes d'Osnabrück, apprêtée ce soir de mi-février pour un meeting social-démocrate, un bandeau rappelle la progression vertigineuse du chômage en Allemagne" jusqu'à son faîte -provisoire- actuel: «Chômeurs en janvier 1998: 4 853 000». Avant même d'entrer dans la salle, le décor a dit l'essentiel: le chômage est le thème numéro un de la campagne pour les élections de ce dimanche en Basse-Saxe, et l'enjeu est national. Ces chiffres résument le bilan du gouvernement d'Helmut Kohl en Allemagne depuis 1982, sous lequel le chômage a plus que doublé. De l'élection de Basse-Saxe dépendra le nom de son adversaire social-démocrate aux prochaines législatives de septembre.
Le parti social-démocrate a annoncé qu'il choisira dès lundi prochain entre les deux prétendants possibles, le ministre-président de Basse-Saxe Gerhard Schröder ou le président du parti Oskar Lafontaine, en fonction du résultat engrangé par Schröder dans son Land.
Dans la salle des fêtes d'Osnabrück, des pancartes brandies par des délégations d'ouvriers célèbrent Gerhard Schröder comme le «sauveur de l'emploi». «Gerhard, nous te remercions», proclame une affiche tendue par les salariés d'une usine aéronautique de Lemwerder, sauvée de la faillite en 1994 grâce à l'intervention du Land. Gerhard Schröder a voulu récidiver pendant cette campagne: en janvier, il a brusquement décidé d'a