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Libération
Interview

Irak: la France s'oppose à une frappe automatique. Védrine explique à «Libération» que Paris tient à un feu vert de l'ONU.

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publié le 27 février 1998 à 19h07

La France, par les voix unanimes de Jacques Chirac, Lionel Jospin et

Hubert Védrine, a une nouvelle fois contré les Etats-Unis dans la crise irakienne hier, cette fois afin de récuser toute automaticité de frappe militaire américaine en cas de violation de l'accord de Bagdad par Saddam Hussein. Le sujet est en discussion à New York, au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, où s'élabore le projet de résolution consécutive à l'accord conclu en début de semaine par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, et le gouvernement irakien.

Jacques Chirac, dans une interview au Monde, Lionel Jospin, à l'Assemblée nationale, et Hubert Védrine, dans un entretien à Libération, ont tous les trois souhaité que toute frappe militaire en cas de nouvelle crise avec l'Irak soit préalablement approuvée par le Conseil de sécurité. «L'automaticité n'est pas acceptable, déclare ainsi le président de la République. Nous estimons qu'une frappe militaire est un geste très grave et qu'il justifie, parce qu'il est pris au nom de la communauté internationale, que le Conseil de sécurité en débatte.»

Le chef de la diplomatie souligne pour sa part que la France n'est pas hostile «au fait de lancer un avertissement clair et net» à Bagdad. «Ce qui serait vraiment catastrophique, ce serait que Saddam Hussein pense qu'il s'est sorti d'affaire et qu'il peut déclencher une nouvelle crise. Dans ce cas, il ne trouvera plus de soutiens.» Mais il souhaite que le Conseil de sécurité se montre «clair et net