Jérusalem, de notre correspondant.
La série noire continue pour les espions israéliens. Une opération ratée, une de plus, vient de se solder par la capture d'un de leurs agents à Berne, la capitale helvétique. Après la Jordanie, victime d'une tentative d'assassinat en septembre, c'est au tour de la Suisse de protester contre la violation par l'Etat hébreu de sa souveraineté. A la demande des deux parties, l'affaire devait rester confidentielle. Mais des officiers du Mossad se sont arrangés pour la rendre publique afin de pousser leur patron à la démission. Déchiré par des règlements de comptes, secoué par des échecs à répétition, le service secret autrefois légendaire poursuit son déclin. Le fiasco date de la semaine dernière. Dans la nuit du 18 au 19 février, vers 2 heures du matin, une habitante de Berne souffrant d'insomnie se penche à sa fenêtre et remarque des individus, munis d'une valise et d'un porte-documents, au pied d'un immeuble voisin. La police qu'elle prévient aussitôt interpelle deux hommes placés en faction à l'extérieur, puis surprend trois autres complices dans les sous-sols du bâtiment en train d'installer des écoutes téléphoniques. Pour une raison mystérieuse, quatre personnes sont relâchées après les vérifications d'usage. La cinquième est écrouée. Pour la justice suisse, la provenance du commando ne fait aucun doute. «Les premiers résultats de la procédure pénale ont révélé que les cinq personnes sont d'origine israélienne et qu'elles sont mêlées à une