Moscou, de notre correspondant.
Qui allait avoir l'honneur et, de surcroît, l'avantage, d'enterrer les restes retrouvés et, enfin, officiellement identifiés (lire ci-contre) du dernier tsar de Russie, Nicolas II, et de sa famille et suite? Les médias des trois villes Ekaterinbourg, Saint-Pétersbourg et Moscou se disputant les os de la cour impériale, entretenaient le suspense de ce croquignolet Intervilles à la russe. La commission gouvernementale présidée par le premier vice-Premier ministre Boris Nemtsov, en rendant ses conclusions fin janvier, avait proposé le choix de Saint-Pétersbourg et la date du 17 juillet 1998, anniversaire (80 ans) de l'exécution. Boris Eltsine, arbitre suprême de ce concours, est allé requérir la bénédiction du patriarche de l'Eglise orthodoxe. L'Eglise s'en est tenue à une position de réserve: elle a encore des doutes sur l'authenticité des os (ce qui empêche la possible canonisation du tsar qui n'était pourtant pas un saint), mais ne s'opposera pas aux funérailles. Du coup, Boris Eltsine a laissé le soin hier à Boris Nemtsov de confirmer devant la presse le choix de la commission, c'est-à-dire Saint-Pétersbourg.
Ekaterinbourg est déçu, comme Lille recalé aux Olympiades. C'est dans cette ville de l'Oural, à 1000km de Moscou, et précisément dans la maison du riche marchand Ipatiev, que les membres de la famille impériale et leurs serviteurs furent exécutés par les bolcheviks dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918. Iakov Sverdlov le chef bolc