Plusieurs responsables d'associations humanitaires et universitaires
français demandent la création d'une commission d'enquête parlementaire «sur le rôle de la France au Rwanda entre 1990 et 1994». Cet appel intervient alors que députés et sénateurs manifestent peu d'enthousiasme à se pencher sur les responsabilités de la France dans les événements qui ont conduit au troisième génocide du siècle (Libération d'hier).
William Bourdon, secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l'homme, Philippe Biberson, président de Médecins sans frontières, Henri Leclerc, président de la Ligue des droits de l'homme, José Bidegain, président d'Action contre la faim, ou Rony Brauman, ancien président de MSF, figurent parmi les premiers signataires aux côtés d'universitaires comme Jean-François Bayart, André Guichaoua, Alfred Grosser ou Alain Joxe.
«La politique africaine de la France est un domaine interdit aux citoyens et à leurs représentants», constatent-ils. Ils demandent «pourquoi la France a-t-elle soutenu jusqu'au bout un régime dont on ne pouvait ignorer quels crimes il commettait contre la population rwandaise?» Plus précisément, les signataires s'interrogent sur le rôle des militaires et la responsabilité des dirigeants français: «Comment la décision d'évacuer de Kigali, en avril 1994, toute une partie de la classe politique rwandaise très impliquée dans les massacres a-t-elle été prise? La France a-t-elle livré ou fait livrer des armes à Kigali après le 6 avril 19