Washington, de notre correspondant.
Strobe Talbot, secrétaire d'Etat adjoint, est un des principaux architectes de la politique étrangère des Etats-Unis. Ami personnel de Bill Clinton, avec lequel il a étudié à Oxford, et ancien journaliste à Time, le numéro deux au département d'Etat établit pour Libération le bilan (provisoire) de la crise irakienne .
Tout le monde revendique l'accord de Bagdad comme une victoire. En est-ce une pour les Etats-Unis?
Cet accord n'a pas été obtenu par les seuls porte-avions américains. La France et la Russie doivent être félicitées pour avoir usé de leur influence à Bagdad pour convaincre Saddam qu'il n'avait pas d'autre choix que d'accepter ce que Kofi Annan lui apportait. Tout le monde sera gagnant si, grâce à l'habileté diplomatique russe et française, mais aussi grâce à la force américaine, Saddam Hussein renonce enfin à la guerre. Quant à Saddam, qu'il prétende avoir fait respecter la souveraineté et la dignité de l'Irak ne nous dérange pas. Nous restons vigilants, et nous nous assurerons qu'il fait ce qu'il a promis" Quelle leçon principale tirez-vous de cette crise?
Nous avons prouvé une fois de plus que la diplomatie seule est souvent condamnée à l'échec. En particulier quand elle a affaire à des gangsters et des dictateurs, elle n'est efficace qu'appuyée par la menace de la force. A des degrés divers, la France et la Russie, et l'ONU dans son ensemble, le reconnaissent. Sans la menace de la force, Saddam aurait depuis longtemps expulsé l