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Libération
Interview

Le président du Niger lance un appel à l'opposition. Alors que les mutineries dans l'armée semblent avoir pris fin, le général Maïnassara prône le dialogue.

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publié le 2 mars 1998 à 21h57

Il a pris le pouvoir au Niger, il y a deux ans. Depuis, le général

Ibrahim Baré Maïnassara est au coeur d'une controverse permanente. Pour les uns, son coup de force a sanctionné une «démocratie désordre», comme il l'appelle lui-même. Pour d'autres, il a liquidé une jeune démocratie pour ériger un régime bonapartiste, le règne d'un homme fort au-dessus de la mêlée partisane. Depuis huit jours, l'armée elle-même est secouée par un mouvement de rébellion, qui semble avoir pris fin ce week-end. Dans un entretien à Libération, le général propose un «nouveau départ» à l'opposition.

Pour sortir du cycle infernal «élections contestées, grèves, répression», qu'avez-vous à proposer au pays et à l'opposition?

Permettez-moi de dire que les élections, en Afrique plus qu'ailleurs, sont presque toujours suivies de contestations des perdants. Le Niger ne fait pas exception.Quant à mes propositions, elles sont claires: rassembler les Nigériens autour d'un programme de redressement national, consolider une démocratie responsable en rompant avec la démocratie-désordre qui a caractérisé le précédent régime, restaurer l'autorité de l'Etat et, surtout, garder à l'esprit que la grande majorité des Nigériens sont aujourd'hui plus pauvres qu'ils ne l'étaient à l'indépendance. Enfin, pour ce qui est de l'opposition: depuis deux ans, je n'ai pas cessé de lui tendre la main, l'invitant à un dialogue sincère et serein. Je renouvelle aujourd'hui ce geste en précisant que tout ce qui relève de mes prérogati