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Libération

Les «Barracudas» désertent Bangui. A la mi-avril, la plupart des soldats français quittent le Centrafrique. Soulagés.

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publié le 7 mars 1998 à 22h22

Bangui, envoyé spécial?

Né dans l'improvisation, ce camp militaire a tourné au cauchemar. Son enceinte ocre, surmontée de rouleaux de fils de fer barbelés et de miradors, forme un quadrilatère au centre de Bangui, un peu en retrait de l'immense avenue des Martyrs, en fait l'ancienne piste d'atterrissage de la capitale centrafricaine. En 1979, quand Paris a monté l'opération Barracuda pour destituer l'empereur Bokassa et asseoir dans le fauteuil présidentiel David Dacko, ramené dans la soute d'un Transall, l'armée française ne s'est pas posé de questions. Elle a bivouaqué dans la zone des hangars de l'aéroport, s'est installée et y est restée. Un état-major, des maisons et entrepôts ont été construits, puis une cantine, un mess d'officiers, une piscine. La ville a poussé autour. Quand des Centrafricains ont commencé à lancer des «bombes» de fiente, puis des pierres, le grillage a été remplacé par un mur, plusieurs fois rehaussé. Aujourd'hui, au terme d'une brève cérémonie, la tricolore sera amenée et le quartier général de l'armée française à Bangui «rétrocédé» aux autorités centrafricaines.

Ainsi sera franchie la deuxième étape du retrait des troupes françaises du Centrafrique, décidé l'été dernier. Le 11 décembre, la France a déjà fait place nette à Bouar, à 400 km à l'intérieur du pays. «C'était plus dur, explique un officier. Bouar, c'est la province, l'ancien camp commandé par le général Bigeard auquel beaucoup d'entre nous étaient attachés sentimentalement.» Ce n'est pa