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Libération

Les imprévisibles verts.

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publié le 9 mars 1998 à 22h26

Magdebourg, envoyée spéciale.

Les verts allemands voulaient faire la preuve ce week-end à leur congrès de Magdebourg qu'ils étaient mûrs pour le pouvoir. A une voix près samedi soir, la démonstration a tourné au fiasco. Par 275 voix contre 274, la gauche pacifiste du parti a rejeté un texte de compromis fondamental approuvant la participation de troupes allemandes aux missions internationales de maintien de la paix en Bosnie. Ce compromis négocié la semaine dernière entre les «réalistes» représentés par Joschka Fischer et la "gauche incarnée par Jürgen Trittin devait assurer qu'une fois au gouvernement, les verts respecteraient les engagements internationaux de l'Allemagne. L'imprévisible base a tout fait capoter. «C'est un mauvais signal», avouait Joschka Fischer pressenti par Schröder comme possible ministre des Affaires étrangères d'un gouvernement de coalition rouge-vert, Méfiants vis-à-vis de Schröder et son projet de mobiliser «le centre» de la société allemande, les verts se sont définis à ce congrès comme sa conscience de gauche, garante qu'un gouvernement Schröder réaliserait un minimum de réformes fondamentales. Le programme électoral adopté à Magdebourg demande la division par deux des effectifs de la Bundeswehr, le remplacement de l'Otan par une nouvelle structure de sécurité européenne incluant la Russie, ou encore l'augmentation progressive, en 10 ans, du prix de l'essence jusqu'à 5 mark (17 francs) le litre (contre 1,7 mark environ aujourd'hui). «Balivernes»,