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Libération

Volte-face de Suharto contre le FMI. Le président indonésien estime les réformes contraires à la Constitution.

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publié le 9 mars 1998 à 22h29

L'Indonésie ne semble pas près de sortir de la crise. Le

gouvernement indonésien montre peu d'empressement à mettre en place les réformes exigées par le Fonds monétaire international (FMI), et hier, le président Suharto a contredit ses propres engagements en laissant entendre que le programme de l'institution financière internationale était «anticonstitutionnel» ....Ce plan de sauvetage, d'un montant global de 43 milliards de dollars a pourtant été signé par Suharto lui-même à la mi-janvier en présence du patron du FMI, Michel Camdessus. Mais il ne correspond pas aux besoins de l'économie indonésienne, a tonné le général-président, car il«vise à imposer une économie libérale qui n'est pas conforme à l'article 33 de la Constitution». Mardi dernier déjà, Suharto n'avait pas caché ses réserves à l'envoyé du président Clinton, Walter Mondale, qui s'était déplacé pour le dissuader de s'écarter des recommandations du Fonds monétaire international.

Ce dernier revirement présidentiel n'est pas de nature à rassurer les marchés alors que la monnaie indonésienne, qui a perdu 70% de sa valeur depuis l'été, ne montre aucun signe de raffermissement. Mais le coup de colère de Bapak («papa», le surnom de Suharto) n'est peut-être qu'une astuce pour pousser le FMI à renégocier. Il intervient en effet après l'annonce vendredi par l'organisme international qu'il suspendait le versement de la seconde tranche d'aide de 3 milliards de dollars, les mesures convenues en échange n'étant pas appliquées.