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Libération

Candidats de première et de deuxième zone. Les onze pays qui aspirent à l'UE ne sont pas sur un pied d'égalité.

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publié le 12 mars 1998 à 22h44

Les onze pays invités aujourd'hui à la Conférence européenne

(Chypre, Pologne, Hongrie, République tchèque, Estonie, Slovénie, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie, Lettonie et Lituanie) ont déjà en poche leur carton pour la seule vraie cérémonie qui leur importe: l'adhésion, à plus ou moins court terme, au «club des Quinze». Si le message politique de la réunion de Londres est que tous sont sur la même ligne de départ, la réalité est autre: les six premiers engagent fin mars les négociations d'adhésion à l'UE, les cinq autres doivent se contenter pour le moment des «partenariats pour l'adhésion», décidés au sommet de Luxembourg en décembre.

La Turquie, grande absente de cette conférence, n'a pas supporté le subtil distinguo sémantique des Quinze, qui ne lui offrent qu'une «stratégie européenne pour la Turquie». Bien que reconnue comme «éligible», les Européens ont refusé de l'inclure dans le processus lancé en décembre: le régime d'Ankara reste trop peu présentable en matière de droits de l'homme, et trop faible son niveau économique.

Critères précis. Critères précis. Pourquoi la Slovénie et pas la Roumanie, l'Estonie et pas la Lituanie? La différenciation opérée entre les deux catégories de candidats résulte de l'application de critères précis, auxquels se sont ajoutées de considérations strictement politiques. Les critères d'adhésion ont été définis en juin 1993 au sommet de Copenhague. Ils requièrent, sur le plan politique, des institutions stables et démocratiques, le respect des