Londres, envoyé spécial
L'élargissement aura un coût. Un coût élevé, surtout pour les pays d'Europe de l'Est. En effet, ils vont devoir accélérer la restructuration de leur économie afin de s'adapter aux normes ouest-européennes, ce qui ne se fera pas sans douleur. Faute d'acquérir un minimum de compétitivité d'ici à leur adhésion, les anciennes démocraties populaires risquent de devenir un terrain de jeu pour les entreprises des Quinze. La tâche est d'une telle ampleur qu'il est impossible que ces pays y arrivent seuls. C'est pourquoi les Quinze vont devoir mettre la main au portefeuille pour les aider à franchir ce cap difficile. Ce qu'ils se préparent à faire, sans excès d'enthousiasme.
Le programme Phare. Dès juillet 1989, un programme d'assistance financière à la Pologne et à la Hongrie, géré par la Commission, a été mis en place. Baptisé Phare (Pologne-Hongrie, assistance à la restructuration des économies), il s'est progressivement étendu à l'ensemble des pays d'Europe centrale et orientale (les dix candidats plus la Bosnie, l'Albanie et la Macédoine). Mais l'Union a soigneusement mesuré sa générosité: d'abord doté de 4,2 milliards d'écus (1) pour la période 1990-1994, Phare est passé à 6,7 milliards d'écus pour la période 1995-1999. Soit près de 9 milliards de francs par an à partager entre treize pays (les principaux bénéficiaires sont, dans l'ordre, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie et l'Albanie). Des sommes à comparer aux aides régionales (les «fonds structurels