Bangkok de notre correspondant
A Hanoi, le débat sur une réforme politique s'amplifie. Le Parti communiste vietnamien (PCV) est confronté aujourd'hui à des critiques sans précédent émanant d'intellectuels proches du Parti qui demandent une ouverture non plus seulement économique, mais aussi politique. Dans une lettre circulant depuis un mois au sein du PCV, obtenue hier par l'Afp, Nguyen Thanh Gian, un géophysicien d'une soixantaine d'années, appelle la direction communiste à procéder rapidement à une démocratisation du système. «Tout le monde voit la nécessité impérative d'une vraie démocratie, dont les gens en haut comme en bas pourraient bénéficier de manière équitable», mais «pour mettre en place une démocratisation, il faut réformer en profondeur le PCV et restaurer avec courage et prudence le pluralisme et le multipartisme au Viêt-nam», écrit-il.
Les cadres du parti, «promus, subventionnés et protégés par la dictature prolétarienne», mènent «une vie matérielle plus heureuse non seulement que les mandarins d'autrefois, mais aussi que celle des capitalistes des pays industrialisés», poursuit le géophysicien, dénonçant la corruption qui gangrène aujourd'hui tous les échelons du PCV. Récemment, un autre scientifique connu, le mathématicien Phan Dinh Dieu, avait également appelé, lors d'un discours devant une organisation de masse du PCV, à une libéralisation du système politique.
Dans une lettre qu'il a adressée aux hauts dirigeants du régime, le général Tran Do, 74 ans, vété