Arménie envoyé spécial.
Vendredi soir, à l'orée d'un long week-end électoral, dans la rue Abovian (l'une des plus vieilles d'Erevan), les Arméniens se bousculaient pour entrer dans une officine bondée où l'on jouait au Bingo, espérant gagner l'automobile enrubannée qui jouxtait l'entrée. Sans tenir du Bingo, l'élection présidentielle qui se déroule aujourd'hui en Arménie reste, sinon hasardeuse, du moins incertaine. La démission logique du président Ter Petrossian, le 3 février, a entraîné la mise en place rapide d'un scrutin dont le premier tour sera sans doute suivi d'un second dans quinze jours, tant la compétition semble ouverte avec une allure de festin démocratique sans précédent en Arménie.
Douze prétendants sont en lice, même si la lutte sera circonscrite à trois candidats: Robert Kotcharian (l'actuel Premier ministre et président par intérim), Vazguel Manoukian (le rival malheureux de Levon Ter Petrossian à la dernière présidentielle) et Karen Demirchian (qui réapparaît dans l'arène, après avoir été le premier secrétaire du Parti communiste et patron de l'Arménie entre 1974 et 1988). Les voix qui se porteront sur les 9 autres seront loin d'être négligeables lors du second tour à commencer par celles du candidat du PC, Sergueï Badalian (qui avait fait plus de 6% en 1996), et jusqu'à celles de David Shakhnazarian (sa fille a épousé le fils de Ter Petrossian), dont la beauté d'acteur hollywoodien fera le plein des voix de son potentiel fan-club. C'est avec parcimonie q