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Libération

Premier gouvernement de l'alternance au Maroc. Les principaux ministères restent sous la tutelle du roi.

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publié le 16 mars 1998 à 20h30

Trente-huit jours de difficiles tractations avec les partis

politiques mais aussi avec le roi Hassan II: c'est ce qu'il aura fallu au Premier ministre socialiste Abderrahmane Youssoufi pour former le premier gouvernement d'alternance au Maroc nommé samedi par le roi. A elle seule, la composition de ce cabinet de coalition de centre gauche de 41 ministres et secrétaires d'Etat reflète assez bien l'exercice acrobatique auquel a dû se livrer Abderrahmane Youssoufi, cet avocat tangérois qui accède à un poste de responsabilité gouvernementale après des décennies d'opposition et plusieurs années d'exil en France. Elle marque tout à la fois l'esquisse d'un changement ­ l'opposition prend les Finances, l'Agriculture, l'Aménagement du territoire, la Solidarité, l'Emploi et la Formation professionnelle ­ et les limites d'un tel changement, les «ministères de souveraineté» (Défense, Intérieur, Affaires étrangères, Justice) restant sous la tutelle du roi Hassan II.

Certes, trois partis de gauche, dont l'USFP avec onze portefeuilles, y sont représentés. Prix de son acceptation de participer au gouvernement: le vieux parti nationaliste de l'Istiqlal a fini par arracher six ministères malgré son piètre score aux élections législatives de novembre. Mais la nouvelle équipe ressemble à peu de choses près à ce qu'elle aurait pu être il y a quatre ans, lorsque le roi Hassan II avait proposé le pouvoir à l'opposition regroupée au sein de la «Koutla», le bloc de l'opposition. A l'époque, celle-ci a