Menu
Libération

Bosnie: les Français iront au TPI. Paris accepte que ses militaires témoignent à La Haye.

Article réservé aux abonnés
par
publié le 17 mars 1998 à 20h33

Les officiers français pourront finalement témoigner publiquement

devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie. Ce changement de position des autorités françaises a été annoncé hier à La Haye par le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine à l'issue d'une rencontre avec le procureur du TPI, Louise Arbour. Il a assuré qu'il n'y avait pas eu de refus de principe de la France pour de tels témoignages mais des interrogations sur les conditions et le déroulement des audiences. «Qu'il s'agisse de civils ou de militaires», les témoins n'ont pas à «être traités comme des suspects ["] Il y a quelques pays qui participent aux opérations de maintien de la paix, et ce sont toujours les mêmes», a rappelé Hubert Védrine, soulignant que ces opérations se faisaient «dans des conditions humanitaires difficiles».

La controverse entre Paris et le TPI avait éclaté en décembre après une déclaration du ministre français de la Défense, Alain Richard, qualifiant l'action de la Cour de «justice-spectacle». Il justifiait ainsi la décision de Paris de refuser de faire témoigner autrement que par écrit les militaires français engagés dans la Force de Protection de Nations Unies (Forpronu) durant la guerre en Bosnie. Le procureur du TPI, la Canadienne Louise Arbour, avait alors accusé Paris de «non-coopération» soulignant notamment dans une interview à Libération que «la France était le seul pays qui ait notifié par la voix d'un ministre son intention de ne pas mettre ses mil