Rome, de notre correspondant.
Directeur pour les relations internationales du centre Simon-Wiesenthal, Shimon Samuels réclame depuis plusieurs années une reconnaissance par le Vatican du rôle de l'Eglise pendant la guerre qui se traduirait par des actes concrets. Interrogé hier par Libération, il porte un jugement mitigé sur le document publié par la Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme, alors que les communautés juives européennes, dans leur grande majorité, se sont déclarées «déçues». Le président du Conseil central des juifs d'Allemagne, Ignatz Bubis, a même jugé «lamentable» le document du Vatican, en estimant qu'il était «largement insuffisant» alors que le rabbin américain Leon Klenicki a considéré le texte comme «un pas en arrière».
Considérez-vous la «réflexion sur la Shoah» présentée par le Vatican comme un pas en avant?
Oui, d'une certaine manière, car c'est un appel aux chrétiens à réfléchir profondément sur la signification de la Shoah. J'espère surtout que ce n'est qu'une étape dans un processus et non une destination finale. Mais il ne faut pas que cela se traduise uniquement par de la rhétorique. La Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme qui a élaboré ce texte doit désormais prendre des initiatives concrètes. Il faut notamment que nous travaillions ensemble sur des programmes d'éducation contre la négation de la Shoah, contre la glorification de personnages comme le père Tiso. Et puis, surtout, il faut enfin que le Vatican acce