Washington, de notre correspondant.
Il y avait déjà Gennifer, Paula et Monica. Dimanche soir, Kathleen Willey a été la dernière en date des «femmes du Président» à entrer en scène. Elle a livré à l'émission 60 Minutes de CBS (le magazine d'informations le plus regardé aux Etats-Unis) le moindre détail des avances très poussées que Clinton lui aurait faites dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 29 novembre 1993. L'accusation était connue depuis l'été dernier. L'omniprésente Linda Tripp avait raconté à Newsweek que Kathleen lui avait confié son secret après qu'elle l'eut rencontrée dans les couloirs de la Maison Blanche, «les vêtements en désordre, le maquillage et les cheveux défaits, et toute rouge d'émotion». Vendredi, les avocats de Paula Jones avaient remis aux médias un dossier de 700 pages à l'appui de la plainte en harcèlement sexuel intenté par leur cliente contre Clinton. On y avait découvert les détails des accusations de Kathleen. Mais son apparition sur les écrans et son récit, fait d'une voix tendue et hésitante, semblent avoir eu un impact dans l'opinion américaine que n'avaient eu ni Paula Jones ni Monica Lewinsky.
Kathleen Willey, 51 ans, n'a pas l'image d'une pauvre fille manipulée, comme Paula, ni celle d'une groupie surexcitée et mythomane comme Monica ou d'une chanteuse de cabaret comme Gennifer. Elle ne peut non plus être soupçonnée d'avoir partie liée au «complot d'extrême droite» qui viserait selon ses partisans Clinton. Dimanche, Kathleen Wille