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Libération

Pékin: le pouvoir fait place aux «jeunes». Hu Jintao, «étoile de la quatrième génération», nommé vice-Président.

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publié le 17 mars 1998 à 20h35

Pékin, de notre correspondante.

Progressivement, sans coups d'éclats, la physionomie de la direction chinoise est en train d'évoluer. La période des gérontes octogénaires qui collait à l'image de la Chine jusqu'au milieu des années 90, est désormais bien révolue. Après le communisme pur et dur des années maoïstes (1949-1976), puis l'ouverture de Deng Xiaoping (1978-1997), la «troisième génération» des dirigeants communistes, née à la fin des années 20 est désormais aux affaires pour poursuivre les grandes réformes économiques, la difficile transition d'un système planifié vers l'économie de marché et l'édification de la «super-puissance» chinoise. Déjà se profile une «quatrième génération» de technocrates apparemment réformistes, qui se prépare à prendre les rênes du pays d'ici cinq ans. Mais cette période transitoire s'annonce difficile.

Lundi matin, les 3 000 députés de l'Assemblée nationale ont réélu Président de la République et de la Commission militaire, Jiang Zemin, l'héritier désigné de Deng Xiaoping, qualifié de «noyau dur de la troisième génération». Jiang, 71 ans, réélu secrétaire général du PC en septembre, conserve ainsi les trois fonctions essentielles: la direction de l'Etat, de l'armée et du Parti, qui le placent en numéro un du régime.

Cette consécration ne s'est pas obtenue sans batailles derrière les rideaux opaques du pouvoir chinois et c'est Qiao Shi, 73 ans, son ancien rival, qui en a fait les frais. Ancien patron des services de renseignements, Qiao Shi