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Libération

«Un acte de repentir». Extraits du texte de la Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme.

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publié le 17 mars 1998 à 20h36

Le fait que la Shoah se soit déroulée «en Europe, dans des pays de

vieille civilisation chrétienne», «soulève la question de la relation entre la persécution nazie et l'attitude des chrétiens à l'égard des Juifs au cours des siècles», explique le texte publié hier au Vatican. La Commission reconnaît qu'un sentiment antijuif s'est développé parmi les chrétiens, principalement pour des raisons religieuses, avant que naisse, au XIXe siècle en Europe, un antijudaïsme plus sociologique et politique que religieux. En Allemagne, le national-socialisme, se fondant «sur des bases pseudoscientifiques», a établi une distinction entre les Aryens et «les races inférieures», précise le document. «L'Eglise allemande a répliqué en condamnant le racisme», en public et par écrit. Le pape Pie XI a déclaré que «l'antisémitisme est inacceptable» et Pie XII a mis en garde, dès sa première encyclique, en 1939, contre les théories «qui niaient l'unité de la race humaine» et «contre la déification de l'Etat».

Le document souligne qu'une différence doit être établie «entre l'antisémitisme, fondé sur des théories contraires à l'enseignement constant de l'Eglise», et l'antijudaïsme, «sentiment ancien de méfiance et d'hostilité», dont «malheureusement des chrétiens ont été coupables». Le texte rappelle que «les gouvernements de pays occidentaux de tradition chrétienne, y compris certains Etats d'Amérique du Nord et ["] du Sud», ont été «plus qu'hésitants» à ouvrir leurs frontières aux Juifs expulsés par