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Libération

Arménie: suspicion sur le scrutin. L'opposition dénonce des fraudes sans avancer de preuves.

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publié le 18 mars 1998 à 20h46

Arménie, envoyé spécial.

Le président par intérim, Premier ministre en exercice et candidat, Robert Kotcharian, avait promis des élections «justes». Karen Demirchian, l'un des principaux candidats, avait prévenu: «Nous devons prouver que nous sommes un peuple civilisé.» Au terme d'une journée de vote pleine de rumeurs le plus souvent invérifiables, lundi soir, une heure avant la clôture du scrutin, un communiqué, signé par cinq candidats dont Karen Demirchian, Vazguen Manouchian et Sergueï Badalian ­ les principaux rivaux de Robert Kotcharian ­, évoquait «beaucoup de violations, dans une atmosphère de falsification et de terreur», jugeant que les résultats ne pouvaient «être considérés comme libres et justes».

Loi électorale retorse. Après le parfum d'irrégularité qui accompagna la dernière élection présidentielle de 1996, l'Arménie jouait gros: sa crédibilité démocratique. Un nombre non négligeable d'observateurs dépêchés par les Occidentaux (OSCE, Conseil de l'Europe, etc.) ont regardé cela de près. Ce qui n'est pas simple, car la loi électorale arménienne est retorse. Trois projets se proposaient de la changer en avril, mais la démission du président Ter Petrossian a chamboulé le calendrier. Et l'ancienne législation reste en vigueur. Sur chaque bulletin de vote déposé dans une urne et répertorié dans un registre, on détache un coupon portant le numéro de l'électeur que l'on dépose dans une autre urne. «Cela fait trois paramètres, c'est un de trop, et multiplie le nombre d'