Genève, envoyé spécial.
Lionel Jospin a manifestement apprécié l'entracte de six heures qu'il s'est octroyé hier, dans une semaine dominée par la politique la plus politicienne. La politique française en matière de droits de l'homme a fourni l'occasion de ce bref voyage à Genève, où vient de s'ouvrir la traditionnelle session de la Commission des droits de l'homme des Nations unies. Le Premier ministre avait décidé de marquer de sa présence l'année du cinquantenaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il n'en a pas, pour autant, annoncé un infléchissement des positions françaises puisqu'il a fait siennes les conceptions du président de la République, affirmant notamment: «Depuis la disparition des affrontements entre l'Est et l'Ouest, un risque nous guette: créer de nouveaux clivages à propos des droits de l'homme. Loin d'être un terrain d'affrontement entre les pays du Nord et ceux du Sud, les droits de l'homme doivent être un domaine de coopération et de solidarité. (") Nous devons convaincre tout autant que condamner ("). La coopération entre Etats et avec l'Onu doit constituer la règle et l'affrontement l'exception ultime.»
Evitant de citer un seul des pays qui vont être sur la sellette devant la Commission, le Premier ministre a préféré s'arrêter aux «signes porteurs d'espoir», mentionnant notamment la situation au Guatemala, au Salvador, au Mozambique et en Chine qui a signé, a-t-il rappelé, le pacte des Nations unies sur les droits économiques, sociaux