Kofi Annan ne peut plus entrer dans un bâtiment de l'ONU sans recevoir une ovation du personnel de l'organisation mondiale, depuis l'accord in extremis qu'il a conclu le mois dernier à Bagdad, évitant une guerre dans le Golfe. Par cet accord, il a rendu fierté et ambition au personnel onusien. Le diplomate ghanéen, présent à Genève pour les travaux de la Commission des droits de l'homme de l'ONU avant de se rendre en tournée au Proche-Orient, est assurément porteur, désormais, de nombreux espoirs de voir les Nations unies jouer pleinement leur rôle. Interview accordée à Libération et au Temps de Genève, dans les bureaux du palais des Nations.
Le succès de Bagdad vous a-t-il ouvert d'autres possibilités pour l'ONU?
Je l'espère. J'espère avoir fait la preuve de ce que l'ONU peut faire. Mais il faut maintenir cette dynamique, et capitaliser sur ce succès. Un événement n'est pas suffisant, et j'ai bien l'intention, avec mes collègues, d'agir sur tous les fronts pour faire la différence.
Sur quels «fronts» comptez-vous utiliser cette dynamique?
Il y a plusieurs domaines importants: en cette année du 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, je suis déterminé à mettre les droits de l'homme sur la table, à faire passer dans les opinions l'idée que ce sont leurs droits naturels, que ceux-ci ne sont pas octroyés par quelque gouvernement. Nous avons deux autres conférences importantes prévues cette année: l'une sur la lutte con