Déception et amertume. La publication du texte du Vatican
«Souvenons-nous: une réflexion sur la Shoah», qui a rejeté toute responsabilité de l'Eglise catholique dans cette tragédie, continue de susciter des réactions pour le moins mitigées des communautés juives dans le monde et notamment en France. Jean Kahn, président du Consistoire de France, souligne que «la communauté juive attend la reconnaissance de la Shoah, tragédie juive qui doit le demeurer, et la reconnaissance que l'antisémitisme et l'antijudaïsme durant des siècles ont pu être un des éléments qui a pu conduire au pire». Il cite en exemple la déclaration des évêques allemands en janvier 1995 lors du 50e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz où ceux-ci disaient: «les routes qui ont mené à Auschwitz ont été pavées par l'antisémitisme séculaire». «C'est une évidence que l'on ne peut nier», insiste Jean Khan rappelant que «d'autres ont voulu, par différents moyens, christianiser la Shoah, sans oublier que Mgr Wojtyla, actuellement Jean Paul II, avait, en 1972, en évoquant le Golgotha moderne, parlé de "sacrifice expiatoire des juifs venus volontairement et spontanément pour expier le crime de la mort de Jésus». Plus mesuré !ou plus politique- le grand rabbin de France, Joseph Sitruk a «salué» mardi le document publié par le Vatican sur la Shoah et la responsabilité du christianisme tout en déplorant son «caractère tardif». «Je crois qu'au Vatican, il y a un certain nombre de vérités que l'on doit dire e